Un usage de la mer

de Fabrizio Polpettini

Super 8 et 16mm sur 16mm, couleur et n&b, son opt., 52’, 2021

Dans ce carnet de voyage librement autobiographique, une série de rencontres aléatoires révèlent les traces laissées par des événements ą moitié oubliés qui ont façonné, d’une manière ou d’une autre, l’histoire de la Méditerranée.

J’ai grandi dans une petite ville côtière du nord de l’Italie. La mer Méditerranée était, depuis mon plus jeune âge, le spectacle le plus familier. À l’âge de six ans, j’avais déjà appris à ramasser les oursins à mains nues, sans me piquer.

Ces dernières années, j’ai été surpris et attristé par l’image que certains politiciens sans
imagination ont voulu donner coller à la Méditerranée : une frontière qui divise, dont les rives seraient habitées par des peuples hostiles.

Par une froide soirée d’automne à Lausanne, il y a quelques années, une rencontre fortuite m’a mis sur la piste d’une quête méditerranéenne, dans laquelle j’ai été accompagné par deux amis cinéastes : Roman de Locarno en Suisse, et Amir de Constantine en Algérie. Ce que nous pensions être une errance dans l’espace s’est avéré être surtout un voyage dans le temps.

Chaque endroit que nous avons visité nous a ouvert une fenêtre sur l’Histoire de cette mer qui a été continuellement agitée par des alliances et des querelles, autant que par les histoires rocambolesques de pirates et renégats.

C’était de ce genre de méchants romantiques dont je rêvais, à l’âge de six ans, en ramassant des oursins.