Archives de catégorie : Travaux récents

Mises à jour du catalogue

Man of Aral

de Helena Gouveia Monteiro

16mm, couleur et n&b, son optique, 7’, 2023

Man of Aral est un film expérimental créé à partir de vues satellite de la Mer d’Aral en Asie centrale, montrant son dessèchement graduel et la transformation radicale du paysage environnant en conséquence de l’activité humaine.

Une séquence numérique en time-lapse a été créée d’après ces images, transférée sur de la pellicule noir & blanc 16mm et manipulée avec des teintures et virages chimiques, créant un objet visuel hybride à la fois numérique et argentique, manuel et mécanique. La bande son de Nicolas Clair est inspirée par la partition originale de John D. H. Greenwood pour Man of Aran en 1934.

Telle la mise en scène d’un récit autour d’une mer sans eau, Man of Aral présente l’érosion du paysage et du matériau filmique lui même comme des temporalités humaines et géologiques rivales, à travers des vues dis-tantes d’un territoire aux changements rapides mais à peine visibles, un événement clé d’une échelle sans précédent.

La mer d’Aral (mer des îles) était la quatrième plus grande masse d’eau intérieure sur la planète, avant le début des projets de drainage et d’irrigation de l’Union Soviétique dans la région, qui ont conduit au dessèchement du bassin et à l’apparition du désert d’Aral dans les années 2010. Le rétrécissement des niveaux de l’eau et l’exposition du fond marin aride constituent une immense catastrophe écologique avec des répercussions à l’échelle du continent et résonnent avec les changements climatiques contemporains, l’accès aux ressources hydriques, et le bouleversement d’écosystèmes produit par l’activité humaine au sein d’économies extractivistes.

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Musique : Nicolas Clair

 

Passion dévorante de Schönberg

de Camille & Victor

Super8, 16mm et vidéo sur 16mm et vidéo, n&b et couleur, son, 40’, 2023

Des lettres, des images. Des moments d’une histoire d’amour, de recherche et d’attente, de patience et d’impatiences. Où l’on essaie de construire une relation à deux, pleine de montagnes et de fossés à pic. C’est un film de tendresse et d’amitié, d’amour et de mort. Parce que ce qu’on vit à deux ne se voit pas, se camoufle, se protège, veut être un secret, ce film est un cadeau de souvenirs.

 

Bosco

de Lucie Leszez & Stefano Canapa

16mm, n&b, sil, 8’, 2023

Trois cinéastes rapportent des images de la forêt. Elles sont ensuite retravaillées et déstructurées avec les moyens du laboratoire photochimique : tirage à plat, tireuse contact et optique. Des rayons X percent un beau noir et blanc tranché.

 

Une île et une nuit

un film des Pirates des Lentillères

16mm sur vidéo, couleur et n&b, son, 100’, 2023

Autour du feu, voyageurs et pirates se racontent leurs souvenirs, leurs rêves, leurs batailles. D’une langue à l’autre, de récit en récit se font entendre le grondement de la tempête et le bruissement des feuilles, les sirènes menaçantes et les danses endiablées, le choc des sabres et le chant des oiseaux. Jusqu’à l’aube se dessinent mille et un chemins de cette île imaginaire mais pourtant bien réelle.

 

After

de Anthony LAPIA

16mm sur vidéo, couleur, son, 69’, 2023

Un club techno à Paris. Le rythme de la musique emporte tout sur son passage. Les gens dansent, boivent, se droguent et parlent. Félicie rencontre Saïd et le ramène chez elle pour un after. À la frontière du jour et de la nuit, les vies et les idées entrent en résonance.

Ciompi

de Agnès PERRAIS

Super 8 & 16mm sur vidéo, couleur, son, 83’, 2023

À la fin du Moyen Âge, à Florence en Italie, une révolte des ouvriers les plus pauvres de la laine, les Ciompi, parvient à renverser le gouvernement. Aujourd’hui, alors que je m’entretiens avec l’historien militant qui a remis en lumière cette révolte, les ouvriers de l’industrie textile moderne se soulèvent dans les banlieues de Florence.   

Jamais vaincu.e.s

de Eve LINE

Super 8 & 16mm sur vidéo, couleur et n&b, son, musique improvisée en direct, 32’, 2023

Tourné entièrement en pellicule (super 8 et 16 mm), ce film est centré sur la pratique du Kinomichi, un art martial japonais émergeant de l’Aïkido, au sein de l’hôpital Saint-Antoine AP-HP, à Paris. Des relations intenses se tissent entre les pratiquant.e.s – essentiellement des femmes -, confronté.e.s à des situations de violence de toutes sortes, et leur enseignante, Odyle Noro Tavel. La caméra suit leurs gestes, leurs postures, l’expression de leurs visages, de leurs corps, et l’énergie de vie circulant entre elles et leur enseignante. Une composition originale, improvisée par trois musiciens au saxophone, à la trompette et au shakuhachi (flûte traditionnelle japonaise) s’accordent subtilement aux rythmes du film. Tout semble possible pendant ce temps d’écoute, de partage de mouvements de bases des arts martiaux japonais, de paroles d’une grande liberté, où la confiance, la solidarité et la joie s’installent peu à peu à l’intérieur du groupe. Des forces se déploient, qui sont de l’ordre de la sensation, faisant jaillir des énergies multiples, au milieu d’éclats de couleur et de lumière, que la matière pelliculaire permet de projeter avec une grande subtilité.

Enez

de Emmanuel PITON

Super 8 & 16mm sur vidéo, couleur et n&b, son, 42’08, 2022

Enez est une exploration physique et poétique, tourné en argentique d’un petit bout de terre perdu au milieu de la mer. La mer grignote peu à peu cette île qui sera totalement submergée dans quelques décennies. Le film scrute cet espace qui semble loin de tout en retraçant la mémoire des îliens. Ils semblent faire face à cette disparition et pourtant ils persistent à vivre ici, sur ce caillou rongé par les eaux.

El viaje

de Max BELMESSIERI

Super 8 sur vidéo, n&b et couleur, son, 24’, 2022

Suite à un tour du monde de deux ans, Carlota Cortés, une photographe restée solitaire après le deuil douloureux de son homme, est de retour en Espagne.
Ce jour-là, son agence de presse lui propose un reportage  : « Le voyage, sujet libre ». C’est l’angoisse : elle n’a fait aucune photo ces deux dernières années et le « sujet libre » est depuis toujours sa hantise. De plus, Carlota a perdu presque toute notion des couleurs et vit dans un monde qu’elle voit en gris.
Se posant comme à son habitude de lancinantes questions, elle s’accroche à ce qui passe à sa portée : la présence de marins turcs sur un navire espagnol, la piste sinueuse comme symbole de la vie qui passe, la mort comme dernier voyage, le tourisme de masse, le cinéma selon Buñuel, le public survolté d’un concert menacé par un téléphérique vétuste, les migrants que l’on ne voit même plus…
…avant de trouver enfin « son angle » : dans ce monde inhospitalier, froid et indifférent, arrêter de courir, ralentir et… Attendre.

El Viaje (2022) est la suite de Un Castillo en España (2021) mais les deux films peuvent être vus indépendamment l’un de l’autre.

Les ogres

de Enzo PERRIER

35mm sur vidéo, couleur, son, 3’17, 2022

Deux hommes luttent et s’agrippent dans un décor clinique. Leurs étreintes laissent imaginer que l’origine du conflit est plus complexe qu’un simple jeu d’égo.