Le navire Argo – samedi 10 décembre

SAMEDI 10 DÉCEMBRE à 15h, 18h et 21 heures

à 15 heures

Chemins

de Martine Rousset
France, 16mm, n&b et couleur, son, 60’, 2016chemins2

« Chemins est le document cinématographique d’une rencontre, celle d’un texte, d’un paysage et d’un son. Je dis document et non documentaire, à savoir ce que l’image-empreinte du cinématographe peut se constituer de mémoire et non pas de commentaire. Arpenter lieux et texte, arpenter aussi une première génération d’images, expérimenter la visibilité de la trace. Le texte est un texte de Julien Gracq : La Route (1970). Le récit d’un chemin de guerre, une guerre obscure opaque, archaïque, qui n’est pas nommée. Le paysage est un chemin d’enfance : « aux Aresquiers » aux alentours de la ville de Sète, un chemin, mille fois parcouru, un chemin passé, présent, futur, le chemin de la plage, à travers vignes et bois de pins, modeste et prosaïque. » (Martine Rousset)

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à 18 heures

Ah, Liberty !

de Ben Rivers
UK, 16mm anamorphique, n&b, son, 20’, 2008

10_libertyBen Rivers filme la vie marginale de ce que l’on devine être une famille — vivant, travaillant, jouant — dans une ferme où passent les saisons. Le film aspire à rendre une sensation de liberté, reflétée dans l’utilisation du format scope, développé à la main. La narration hésite entre documentaire et fiction post-apocalyptique.
Il n’y a pas d’histoire précise ; ni début, ni milieu, ni fin, juste des fragments de vies vécues.

Wolkenschatten

de Anja Dornieden et Juan Gonzalez Monroy
Allemagne, 16 mm, couleur, son, 17′, 2014

11_wolkenschattenEn mai 1984, pendant trois semaines, ce qui ressemble à un nuage géant plonge la petite ville de Hüllen-Hüllen dans les ténèbres. Avant la fin du mois, le nuage se disperse et la vie semble reprendre normalement. Un mois plus tard cependant, la ville est abandonnée à la hâte et ses habitants sont introuvables. Ils laissent la plupart de leurs biens derrière eux, comme pour laisser croire qu’ils pourraient revenir à tout moment.
Les recherches qui suivent conduisent les enquêteurs à une grotte dans les environs de la ville. Dans la grotte, on découvre de nombreux engins bricolés. Connectés par plusieurs miroirs et ajustés à une large série de lentilles, ils semblent devoir former un grand appareil de projection. Bien qu’à première vue il paraisse inachevé ou cassé, il se révèle finalement en état de marche. La source des images est d’abord difficile à établir, mais après plus ample observation, on découvre qu’elles sont gravées directement sur les lentilles de la machine.
À côté de la machine, on trouve également une feuille de papier recouverte d’une écriture manuscrite. Le texte est titré Wolkenschatten, « l’ombre des nuages ». En-dehors des maigres indices donnés par les images et le texte, aucune explication vérifiable de la disparition des habitants de la ville n’a jamais pu être donnée. Par souci de conservation, les images gravées ont été transférées sur du film 35 mm. Des copies du texte et des images ont été faites et archivées

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 à 21 heures

Quixote

de Bruce Baillie
USA, 16mm, N&B, Coul., son, 44’,1965

« Une vue de l’Amérique et des américains, parfois flatteuse, souvent embarrassante, toujours fascinante. Une nation et son peuple à travers les yeux d’un cinéaste contemporain : des adolescents jouant au handball à Choteau dans le Montana aux pauvres indiens de la réserve ; de la beauté des déserts du sud-ouest à l’hiver terne du nord et aux ravins de bétons des grandes villes. La trame sonore est un montage des bruits qui nous entourent. »
(Gregg Barrios)

M…H

de Gaëlle Rouard
France, performance 16mm, n&b et couleur, son, 36’, 201612_gaelleInspiré par O.W., lui-même étant inspiré par W.S.
Plutôt qu’une performance, il s’agit d’un film interprété en direct.

Toc Toc
Qui est là au nom de Belzébuth ?
Sonnez la cloche
Secouez ce sommeil épais,
la confusion a joué sa pièce maîtresse ;
et damné celui qui le premier crie : ça suffit, assez !

Toc Toc Toc
Debout ! Debout !
Sonnez la cloche de l’alarme
— cette hideuse trompette —
Réveillez-vous !
Réveillez-vous et voyez !

Toc Toc
— jamais tranquille —
Qui êtes vous ?
Qui est là au nom de l’autre diable ?
Quel est ce bruit ?
Pourquoi a-t-on crié ?
Aux armes ! Aux armes !
Levez-vous comme de la tombe,
venez voir du grand Jugement l’image même.